Mi-février : pas la saison la plus chaude de l’année. Pas le moment rêvé de traverser des cours d’eau pour se poster à l’affût et traquer plusieurs heures durant le cincle plongeur. Surtout lorsque les rivières sont en crue après le passage des dépressions Amélie, Ciara et Dennis… et après que les nids ont été emportés par la montée des eaux. Mais le calendrier s’impose. Les rendez-vous sont pris. On verra bien.
En fait non : on ne voit rien pendant une journée et demi (sauf un veinard qui se trouve au bon endroit au bon moment et qui écœure ses collègues photographes bredouilles). Mais les affluents de la Meuse sont nombreux et Thomas m’emmène sur un autre site où, enfin, je peux déclencher. Il en sera de même le lendemain, une fois revenu à l’endroit où j’avais posé mon affût le premier jour. Le niveau de l’eau a baissé et les cincles ont repris une activité qui demeure néanmoins modérée.
Le siège trépied s’enfonce jusqu’à la selle dans les berges détrempées. Il faut se résoudre à s’asseoir à même le sol, ce qui n’est pas la position la plus confortable ! Le froid traverse les waders et les caleçons en polaire. Vive les chaufferettes et la relative protection du “fantôme des bois”, un camouflage enfilé comme une grande chaussette sur le photographe et son matériel.
Mais quel bel oiseau ! Avec son plastron blanc et son plumage marron et noir. Il remonte les cours d’eau à grande vitesse et s’arrête net sur les pierres qui émergent devant son nid construit dans une berge ou un pilier de pont. Il faut se tenir prêt car l’arrêt n’est pas toujours très long et il faut déclencher à la va vite.
Le soir, au gîte, ambiance feu de bois, bière belge et convivialité…
Merci à Thomas, notre guide nature et l’inénarrable Stéf, son bras droit : http://thomasmeunier.be
Matériel : un 400 mm suffit amplement pour un capteur plein format. Les basses lumières imposent un solide trépied et un boîtier qui ne génère pas de bruit électronique, pour ma part un Canon 5D Mark IV.